mardi 14 avril 2020

Sur la RTS, Laurence Martin témoigne


Sur la RTS, Laurence Martin témoigne du nécessaire dialogue intergénérationnel entre grands-parents et petits-enfant sur le thème du climat
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Emission "Naviguons à vue", sur la Première
à 16 h. 30 le 13 avril 2020 ->  à écouter  ici

Le Temps : Sortie de crise... Mais par quelle porte ?

Le Temps du 14 avril 2020  , Courrier du lecteur signé Jean-Claude Keller

         
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mercredi 8 avril 2020

24H Réflextions: Un billet de Jean Martin sur le thème de la décroissance


Publié dans 24 Heures   du 8 avril 2020. Rubrique  "Réflexions"

«Vous vouliez la décroissance, eh bien vous l’avez»

Celles et ceux que préoccupe l’avenir sont ces jours vivement interpellés En plus des graves soucis sanitaires, les bouleversements dans l’économie liés aux mesures prises pour contrer la pandémie Covid-19 sont énormes. «Vous vouliez la décroissance, eh bien vous l’avez», a dit sur un mode martialement critique une personnalité politique, le 19mars au matin sur La Première. Le soir précédent, dans la solide émission spéciale de RTS Un, un analyste financier tenait un même discours: il sera absolument impératif de croître à nouveau, et vite. Il voulait bien concéder que cette croissance pourrait être plus qualitative mais, pour l’essentiel, hors de produire à l’ancienne pas de salut.
Cela démontre-t-il que la volonté de faire différemment («changer le système, pas le climat»), manifestée en 2019 par les multiples manifestations pour le climat, ne serait que des rêves de beau temps d’une jeunesse désorientée? Pour ceux qui veulent que nous ne croyions, sans discuter, qu’à l’«économie réelle», les troubles liés au tsunami viral n’auraient ainsi pas que des inconvénients, en montrant l’inanité de l’alternative?
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samedi 4 avril 2020

Le Temps Interview : Jacques Dubochet: «Le virus est à tout le monde, le CO2 aussi»

  par Caroline Christinaz   le Publié vendredi 3 avril 2020

Jacques Dubochet: «Le virus est à tout le monde, le CO2 aussi»

Prix Nobel de chimie, certes, mais surtout défenseur de la cause climatique, le biochimiste à la retraite porte un regard plein d’espoir sur la crise que nous traversons tous. Le scientifique attire notre attention sur l’importance des faits, et l’homme sur l’importance de la collectivité

L’instant est presque irréel. En pleine pandémie, nous sommes en train de discuter avec une personne en chair et en os. Ce n’est pas celle que nous côtoyons depuis trois semaines à la maison et elle ne s’exprime pas derrière son écran d’ordinateur. Au pied d’un mélèze qui pointe sa cime dans un ciel bleu immaculé, Jacques Dubochet nous parle, comme lorsque le Covid-19 ne hantait pas notre quotidien. La seule différence, c'est que le Prix Nobel à la retraite demeure assis à une extrémité de sa terrasse et que nous l’écoutons assis de l’autre côté. A distance.

Toute sa vie durant, Jacques Dubochet a voué une part de son temps libre à contempler les étoiles dans un télescope. Et sa carrière les yeux rivés sur un microscope électronique. Il en a tiré une vision globale du monde qu’il agrémente encore quotidiennement en lisant, en s’informant et en philosophant.

Lire aussi: Ne revenons pas «à la normalité», car c’est précisément le problème

Il nous l’a dit d’emblée: évoquer le Prix Nobel qui a honoré sa carrière de biochimiste en 2017 n’a fondamentalement que peu de sens à ses yeux. Pourtant, sa découverte, la vitrification de l’eau – une méthode qui permet de faire chuter la température de l’élément sans en changer la structure –, contribue aujourd’hui à la recherche contre la pandémie qui assiège le monde entier. Evidemment cette nouvelle lui fait plaisir. Il félicite les scientifiques, mais souhaite évoquer autre chose que ce qu’il appelle affectueusement son «eau froide».

Préoccupé par la cause climatique et engagé pour celle-ci, il voit la crise que nous traversons comme l’occasion d’apprendre de nous-mêmes. Nous nous attendions à parler de courbes exponentielles relatant l’extinction de la biodiversité, de liens entre la dégradation des écosystèmes et la pandémie. Il en a été tout autrement. Loin de donner une leçon, Jacques Dubochet préfère admirer les manifestations de solidarité et de quête de savoir qu’il voit apparaître depuis quelques semaines. Son regard optimiste mais réaliste voit un être humain capable de belles choses, aussi belles que ces montagnes qu’il admire de sa terrasse depuis plus de trente ans sans jamais se lasser.

Le Temps: Sans vouloir vous vexer, de par votre âge, vous faites partie des personnes à risque. Comment appréhendez-vous cette crise que nous vivons?