Publié
dans 24 heures (Lausanne), 3-4 août 2019, page 4
Manifestations
pour le climat. Des
dérapages disproportionnés
Lausanne a vu ce printemps une
manifestation de militants proclimat. Ils se sont retrouvés au tribunal,
soutenus par des ténors du barreau («24 heures» du 19 juillet). Des
démonstrations viennent d’avoir lieu devant UBS à Bâle et Credit Suisse à
Zurich.
Ces personnes ont passé une ou deux nuits au poste sans pouvoir prendre contact avec l’extérieur, de lourds frais de justice ont été mis à leur charge («24 heures» des 17 et 19 juillet).
La «NZZ» a publié le 19 juillet deux lettres de médecins. «Les aspects psychologiques ne sont pas moins dramatiques [que les juridiques].
Des jeunes gens manifestent pour leur et notre avenir et sont punis.
Or, le fait de réprimer des angoisses rend malade, mais pas celui de réagir activement auxdites angoisses (Dr P. Haemmerle).»
Zurich est une très grande place financière et souhaite garder ses poules aux œufs d’or. Mais comment ne pas voir une disproportion entre les faits et les réactions des polices et Ministères publics? Il importe aussi d’apprécier les raisons de manifester. Oui, ces personnes ont perturbé mais, s’agissant des enjeux planétaires, les «puissances qui comptent», dont la finance, portent une responsabilité majeure dans des bouleversements bien plus graves. La question naïve est alors: «Qui devrait être interpellé et même sanctionné?»
Un dernier élément, sérieux: les manifestants de Zurich et de Bâle ont été soumis à des tests ADN;
or la loi est très claire, cela n’est licite que dans des cas beaucoup plus lourds. Selon le professeur D. Sprumont, de Neuchâtel, faire ces tests était «totalement disproportionné. Il s’agit d’un vrai dérapage.»
Ces personnes ont passé une ou deux nuits au poste sans pouvoir prendre contact avec l’extérieur, de lourds frais de justice ont été mis à leur charge («24 heures» des 17 et 19 juillet).
La «NZZ» a publié le 19 juillet deux lettres de médecins. «Les aspects psychologiques ne sont pas moins dramatiques [que les juridiques].
Des jeunes gens manifestent pour leur et notre avenir et sont punis.
Or, le fait de réprimer des angoisses rend malade, mais pas celui de réagir activement auxdites angoisses (Dr P. Haemmerle).»
Zurich est une très grande place financière et souhaite garder ses poules aux œufs d’or. Mais comment ne pas voir une disproportion entre les faits et les réactions des polices et Ministères publics? Il importe aussi d’apprécier les raisons de manifester. Oui, ces personnes ont perturbé mais, s’agissant des enjeux planétaires, les «puissances qui comptent», dont la finance, portent une responsabilité majeure dans des bouleversements bien plus graves. La question naïve est alors: «Qui devrait être interpellé et même sanctionné?»
Un dernier élément, sérieux: les manifestants de Zurich et de Bâle ont été soumis à des tests ADN;
or la loi est très claire, cela n’est licite que dans des cas beaucoup plus lourds. Selon le professeur D. Sprumont, de Neuchâtel, faire ces tests était «totalement disproportionné. Il s’agit d’un vrai dérapage.»
La Fontaine l’a dit: «Selon que vous serez puissants ou misérables…»
Jean Martin, Echandens
